Les premiers voyageurs sont fascinés par les vins valaisans
Dès la Renaissance, de nombreux auteurs décrivent la vallée du Rhône dans leurs chroniques ou leurs récits de voyages. Ils en évoquent le climat exceptionnel, la fertilité des sols, la diversité des cultures et la qualité des vins. Ils insistent sur le contraste saisissant entre les monts «effroyables» et «sauvages» des Alpes et «les espaces ensoleillés et pittoresques des cultures» de la plaine.
La vigne, qui accroche aux flancs des montagnes ses pampres généreux et ses douces teintes, symbolise la victoire de l’homme sur la nature, de l’ordre sur le chaos. Le vin témoigne de l’aspect méridional du pays: «renforcé», corsé et «délectable à boire», il ressemble aux crus noirs et tanniques d’Espagne. Durant leurs périples à travers les Alpes, les voyageurs consomment les vins valaisans avec plaisir. Ils les trouvent bons, voire exquis. Ils privilégient le muscat pour son goût fruité et parfumé. Cependant ils relèvent à l’occasion le caractère épais et lourd des rouges.
Le vin est bien plus qu’une simple boisson: c’est une denrée alimentaire de base autant qu’un plaisir, dégusté lors des cérémonies religieuses et communautaires. Les montagnards le consomment avec parcimonie et en font commerce.
Source: Histoire de la Vigne et du Vin en Valais, «La vigne et le vin dans les récits des voyageurs, de la Renaissance à la fin du XIXe siècle», Sylvie Arlettaz, géographe.