La brisolée est née avec les vendanges
Les vendanges restent gravées dans la mémoire des anciens comme une période de réjouissance et de fatigue. Les trajets sont longs et épuisants dans ce pays aux parcelles dispersées, où les paysans font les nomades entre plaine et montagne. Le Valais ne connaît pas de grande fête des vendanges. Mais l’intense activité qui règne autour des caves donne lieu à quelques coutumes locales festives.
Le repas d’entre-saison
C’est le cas de la brisolée. Ce mets constitué de châtaignes rôties au feu et de fromage devient une tradition dès les années 1960 dans la région de Martigny-Fully. Les cafés situés près du vignoble concoctent un repas qui marque la transition entre la belle saison, avec ses produits frais (châtaignes, figues, raisins, poires, fromages de l’été, moût, vin nouveau), et l’hiver : on mange à l’intérieur après avoir grillé les châtaignes dehors, on associe le vin et le fromage vieux aux produits de l’année. Cet usage se répand dans tout le Valais à la fin du 20e siècle, au point de se détacher de son contexte viticole et de s’émanciper des zones de châtaigniers (de St-Gingolph à Fully).
Il existe d’autres coutumes associées aux vendanges : la bise de la vendangeuse qui a oublié une grappe, le quatre-heures savouré sur le mur de vigne, les repas organisés dans certaines familles ou entreprises pour remercier tous les vendangeurs.
Source
RABOUD-SCHÜLE Isabelle, « Le temps des vendanges » in Histoire de la Vigne et du Vin en Valais : des origines à nos jours, Sierre-Salgesch, Musée valaisan de la Vigne et du Vin, Gollion, Infolio, 2009.