Le vin se boit comme de l'eau jusqu'au milieu du 20e siècle
Jusqu’au milieu du 20e siècle, le vin accompagne les efforts quotidiens des travailleurs de la terre. Il est considéré comme un aliment dont l’énergie est aussi revigorante que celle d’un potage. On le boit au goulot, dans des barils directement remplis à la cave. Ces bouteilles en bois omniprésentes aux travaux des vignes comme des champs possèdent une diversité d’appellations et de contenances (de 3 dl à 3 litres). On peut en découvrir quelques beaux spécimens dans l’exposition permanente du Musée du Vin à Salgesch.
La piquette aussi
Boisson principale des paysans valaisans, le vin « garde la force » et « donne le coup de fouet » notamment lors des déplacements ou des travaux à la campagne. On en consomme parfois plusieurs litres par jour. Bien souvent, par soucis d’économie, le précieux nectar est remplacé par de la piquette (boisson peu alcoolisé fabriqué à partir de marc, de sucre et d’eau que l’on fait fermenter).
Lors des travaux en extérieur, café, petit lait, thé et diverses infusions apaisent également la soif des travailleurs. On évite l’eau : les montagnards s’en méfient et y voient une source d’affaiblissement. D’une manière générale, on boit relativement peu. La maîtrise de la soif est valorisée.
Source
PONT Samuel, « Des tonnelets pour boire aux champs » in Histoire de la Vigne et du Vin en Valais : des origines à nos jours, Sierre-Salgesch, Musée valaisan de la Vigne et du Vin, Gollion, Infolio, 2009.