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Musée du Vin – Sierre
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Musée du Vin – Salgesch
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Histoire de la vigne et du vin en Valais

Epoque contemporaine

Expédition de moût par le train, Granges, début 20e siècle

1850 : Début du commerce du vin

Jusqu’ici, le vin ne se vend pas. Sa production permet de couvrir les besoins domestiques quotidiens. Depuis 1500, des échanges régionaux se mettent timidement en place pour approvisionner les auberges et le Haut-Valais non viticole. Certains propriétaires entreprenants expérimentent des techniques pour améliorer la qualité du vin, rentabiliser les cultures et trouver de nouveaux débouchés commerciaux.

Le commerce du vin démarre à la suite de la guerre du Sonderbund (1847). Les terres spoliées à l’Eglise sont rachetées par des familles valaisannes aisées et des investisseurs vaudois, qui fondent les premières entreprises viticoles du canton. Les travaux d’endiguement du Rhône permettent d’augmenter la surface du vignoble. L’arrivée du chemin de fer en 1860 ouvre de nouveaux horizons.

 

1850-1918 : L’essor commercial de la vigne et du vin

Le développement de la viticulture commerciale en Valais découle des suites de la guerre du Sonderbund (1847). Les terres spoliées à l’Eglise sont rachetées par des familles valaisannes aisées et des investisseurs venus du canton de Vaud qui fondent les premières entreprises viticoles du canton. L’encépagement et les méthodes culturales évoluent. L’Etat encourage activement les progrès agricoles et viticoles. Les premiers travaux d’endiguement du Rhône et la construction de la ligne de chemin de fer au début des années 1860 offrent la possibilité d’accroître les surfaces et d’accéder à de nouveaux débouchés. La viticulture ne tarde pas à devenir la première branche de l’agriculture valaisanne.

Versannes au-dessus de Sierre. Photo : Charles Krebser, Médiathèque Valais-Martigny

1918 : Reconstitution du vignoble

L’oïdium et le mildiou contaminent le vignoble valaisan dès les années 1880. Le phylloxéra, qui fait de terribles ravages en Europe, débarque tardivement en Valais (1916). Les mesures préventives sont déjà prises, mais le renouvellement progressif du vignoble s’impose. Comme ailleurs, on doit introduire des plants greffés sur des souches américaines résistantes au phylloxéra. La sélection de porte-greffes compatibles avec les cépages locaux nécessite de longues années d’expérimentation. Les vieux cépages indigènes sont délaissés au profit de plants plus rentables et plus faciles à cultiver. Les nouvelles plantations font la part belle aux Fendant, Rhin et Gamay. La quasi-totalité du vignoble valaisan est reconstituée à la fin des années 1950.

Vendanges à Sion, 1950. Le raisin est acheminé à la cave dans de grands tonneaux appelés fustes ou bossettes. Photo : Hans Steiner, Musée de l'Elysée Lausanne

1918-1950 : La grande mutation

La première moitié du 20e siècle est pour la viticulture une période riche et mouvementée. Suite à l’arrivée du phylloxéra (1916), le vignoble est reconstitué en quelques décennies. L’encépagement et les techniques viticoles se transforment en profondeur. Une grave crise économique dans les années 1920 oblige les vignerons et les commerces à s’organiser. Elle est à l’origine de la création des Caves coopératives Provins (voi ci-dessous). L’Etat fédéral joue quant à lui un rôle de plus en plus important dans l’économie vitivinicole, l’enseignement se professionnalise et la surface croît tant et si bien que le Valais accède au rang de premier canton viticole de Suisse en 1957 (3550 ha).

Vendanges à Ardon, vers 1947 Photo : Max Kettel, Médiathèque Valais-Martigny

1930 : Création de la Coopérative Provins

Après la Première Guerre mondiale, le Valais connaît des problèmes d’écoulement. Les surfaces viticoles ne cessent de croître et les récoltes sont très abondantes (24 millions de litres en 1918). Les stocks encombrent les caves, les vins étrangers inondent le marché et les crus valaisans ne trouvent plus d’acheteurs dans une Suisse appauvrie par la crise économique. Les producteurs, soumis à la loi des négociants, sont pris à la gorge. Avec le soutien des autorités, ils décident de rassembler leurs forces. La Fédération des Caves coopératives valaisannes naît en 1930. Elle deviendra « Provins » en 1937.

Le but est d’assurer un prix de vente plus équitable aux producteurs, et de leur offrir des possibilités de stockage et de vinification. Dès ses débuts, la coopérative demande aux sociétaires de se plier à certaines règles, afin d’améliorer les techniques et la qualité de la production. C’est notamment elle qui introduit la zonification du vignoble et l’usage des caissettes en bois.

1950-1991 : Tensions entre quantité et qualité

La seconde moitié du 20e siècle se caractérise par une organisation toujours plus structurée de la production et de la commercialisation du vin. Au niveau législatif, les bases constitutionnelles d’une politique viticole fédérale protectionniste sont posées. La surface viticole valaisanne augmente constamment pour atteindre 5200 ha en 1980. La production s’industrialise. La vendange rapporte et la viticulture connaît sa période faste. Les impératifs de rendement prennent cependant souvent le pas sur la qualité des vins.

Mais au début des années 1980, le Valais, comme les autres régions viticoles, connaît une grave crise de surproduction qui aura d’importantes conséquences. Les récoltes de 1982 et 1983 sont pléthoriques : elles font chuter les prix et déborder les stocks, elles entraînent des charges financières énormes pour les maisons de vins. Cette crise secoue toute la branche viticole et remet profondément en question son fonctionnement.

Acquits de vendange introduits en 1992 pour limiter la récolte

Dès 1991 : Les années AOC

La grande crise d’écoulement des années 1980 est à l’origine de la mise en place des appellations d’origine contrôlées (AOC). Elles entrent en vigueur en Valais en 1992.

Le but des AOC est de garantir la qualité et l’authenticité des vins valaisans. Les rendements sont désormais limités à un certain poids par mètre carré. Il existe un contrôle, des normes et des secteurs de production adaptés aux cépages.

Dans un contexte de libéralisation des importations et de concurrence accrue, la qualité devient un objectif central, tout comme la revalorisation des cépages autochtones. Ceux-ci se distinguent par leur qualité mais aussi par leur originalité : les années 1990 marquent le grand retour des spécialités valaisannes, des cépages ancestraux aux grandes qualités œnologiques qui séduisent les dégustateurs du monde entier.

En plus de la revalorisation des cépages autochtones, la mise en valeur des terroirs et la sauvegarde du patrimoine paysager font également partie des objectifs de la politique viticole valaisanne à l’aube du 21e siècle.